Le musée d'Uzès est situé dans l'ancien palais des Evêques d' Uzès, à côté de la cathédrale.

Ce palais construit à la fin du XVII siècle par Monseigneur de Grignan, terminé par Monseigneur Poncet de la Rivière, fut transformé en 1793, durant la Terreur, en maison publique , antichambre de la Guillotine qui fonctionnait à Nîmes.
En 1797 il est vendu comme bien national. Le Baron de Castille l'achète en 1804et le remet en état. En 1823 le département en devient propriétaire et y installe la sous-préfecture, qui voisine avec le tribunal. Puis viendra la Troupe.... Miraculeusement le bâtiment survit ! Il y reste un escalier XVII à jour central, quelques voûtes , un plafond peint , des gypseries. La façade superbe est restaurée en 2001. Au premier étage de l'aile droite, seule habitable, se trouve le service des Archives, et au 2ème le musée.
Refondé en 1946 par Georges Borias, professeur de dessin au lycée d'Uzès, contrôlé par la Direction des musées de France, ce qui lui assure autorité et garantie, le musée n'a cessé en 50 ans de s'enrichir sauvant " les souvenirs de la race que nous sommes" ainsi que l'écrivait Mistral.
La collection archéologique est constituée de matériel trouvé en Uzège : grottes du Gardon , terrasses, habitats préhistoriques des collines.
L'ethnographie privilégie la céramique culinaire traditionnelle ( 400 numéros d'inventaire) ce qui est normal quand on sait que le sol au nord d'Uzès est traversé par un long filon d'argile exploité dès la préhistoire .Cela permet de mettre en valeur la permanence des formes potières depuis les cuves à grains du néolithique jusqu'aux " toupins" du XIX , et de raconter d'une autre façon la vie quotidienne d'une petite ville que la grande histoire a souvent visitée. Ville seigneuriale dès la fin du XI siècle , vicomtale puis ducale au XVI , quand grondait la guerre huguenote, grand Evêché au XVIII , petite bourgade au XIX° .
Racine y vint 15 mois en 1661. Ses lettres d'Uzès évoquent la ville alors que se prépare la révocation de l'Edit de Nantes. Gide y passe ses vacances d'enfant à Pâques jusqu'en 1893 et les raconte dans " Si le grain ne meurt " . La Duchesse d'Uzès , arrière petite fille de la Veuve Cliquot, séjourne dans son château , parfois, entre deux chasses à courre à Bonnelle, et y fut enterrée en 1933.
De tout cela le musée est la mémoire. La salle Gide , unique au monde , conserve le souvenir de cet homme toujours en voyage : portraits, manuscrits, objets et livres rares.
Les peintures se veulent le reflet de la garrigue et du soleil. Les gravures de Riou sont le souvenir du voyage de Jacques d'Uzès au Congo.
Il faut simplement rentrer dans la grande cour de l'Evêché , et découvrir , à droite, une petite porte qui ouvre sur deux étages : en haut , est le musée , ouvert tous les jours sauf le lundi de 15h à 18h . De novembre au 12 mars il ouvre de 14h à 17h .Il est fermé en janvier .