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Amis du Musée de Bailleul

L’Association

Amis du Musée de Bailleul

24, rue du Musée
59270 – Bailleul
Tél : 03 28 49 12 70
E-mail : bdpamisdumusee@gmail.com
Site web : www.musee-bailleul.fr/partenaires

Contact
Elisabeth Dubroca

28 rue des Aubépines
59270 – Méteren
Tél : 06 82 60 35 76
E-mail : dubroca.elisabeth@orange.fr

Fédération Régionale des Amis des Musées des Hauts-de-France

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Benoît De Puydt (1798-1859) par Alexis Bafcop en 1857

PORTRAIT DE BENOIT DE PUYDT (1798-1859) PAR ALEXIS BAFCOP (1857)

 

L'Association "LES AMIS DU MUSEE DE BAILLEUL" a été créée en décembre 1975.
Objet: développement culturel et artistique dans la région de Bailleul dans le cadre du Musée de Bailleul.
Elle tient à entretenir le souvenir et la mémoire de Benoît De Puydt (1798-1859) qui fit don de sa maison et de ses collections à sa ville natale.
Elle entretient aussi d'étroites relations avec l'Ecole Académique de Dessin, également fondée par Benoît De Puydt, qui tenait à lier Musée et Ecole de Dessin pour parfaire l'éducation artistique des jeunes Bailleulois.
Grâce aux Amis du Musée et au personnel du musée communal,on peut ainsi retrouver à Bailleul l'atmosphère quasi "balzacienne" de la demeure d'un bon bourgeois flamand, grand collectionneur devant l'éternité...

LE MUSEE BENOIT DE PUYDT: demeure du Greffier de Justice Benoît De Puydt (1798-1859) qui en fit don, avec ses collections, à sa ville natale.

Peintures (dont une "Extraction de la pierre de folie" d'Henri de Blès; Pieter Bruegel le Jeune; Gérard David...), faïences (Bailleul, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys, Lille, Delft, Rouen...) et céramiques...dont un plat de Bernard Palissy, porcelaines de Chine et du Japon, sculptures, mobilier - la plus importante collection de cabinets flamands (ou "scribans") au nord de la Seine - ont fait dire de ce musée qu"il était un "petit Cluny"! La monumentale Tapisserie des Etats de Flandre (1720), oeuvre de Guillaume Werniers, récupérée par Benoît De Puydt en 1840 et qui ornait la Salle du Conclave au Palais Rihour de Lille, ancienne Résidence des Ducs de Bourgogne, attend, quant à elle, de généreux sponsors en vue de sa restauration...

Le Musée Benoît De Puydt possède également un fonds important de dentelles anciennes ( Valenciennes, Malines, Bruxelles, Binche, Chantilly...), notamment avec la dentelle aux fuseaux de Bailleul (une première école dentellière créée en 1664 par Anne Swynghedauw " wel geverseert in 't lesen ende schryfven, ende in hantwercken noodich tot het onderwysen van de kynderen, als spinnen, nayen, breyden, spellewercken, ende diengelyke zaecken", jusqu'à 8000 dentellières dans les cantons de Bailleul vers 1860, une Ecole Académique de Dentelle toujours prospère de nos jours qui accueille plus de 200 élèves).

Le Musée Benoît De Puydt consacre également une grande place aux oeuvres du peintre baillleulois Pharaon De Winter  (1849-1924), "peintre flamand, fidèle à sa terre natale" (Monique Bétry-De Winter: préface du catalogue "Pharaon De Winter, Histoires de l'âme flamande"): portraits, paysages, scènes d'intérieur trouvent dans notre musée un cadre idéal conforme à l'ambiance feutrée de cette maison de maître.

Enfin, la girouette authentique du Beffroi de Bailleul ( la Sirène Mélusine, datée de 1690), rescapée des destructions de 1918, continue de veiller sur les collections du Musée.

En savoir plus

Activités

La Kermesse de Bailleul par Jacob Savery le Jeune(1592-1627)

STATUE DE SAINT ANTOINE LE GRAND (" 'n Hellige Antonius ") DEPOSEE AU MUSEE EN 2006 (Photo: DANIELLE DELPLACE)

NOS CONFERENCES- NOS SORTIES- NOS VOYAGES- NOTRE MECENAT-NOS PRESIDENT(E)S-LES MEMBRES FONDATEURS (Décembre 1975)
+ UN DOCUMENT EXCEPTIONNEL: une visite au Musée De Puydt avant 1900.
+ UNE VISITE AU MUSEE DE PUYDT par Ernest Lotthé (extrait de "Feux verts sur les routes de Flandre" de 1958).

NOS CONFERENCES ET SOIREES CINEMA "Carte blanche aux Amis du Musée":
2023 :
Jeudi 12 janvier : Marie Castelain "Dans la lumière des ateliers d'artistes"
Jeudi 9 février : Christian Defebvre "Le regard de l'historien sur Rembrandt"
Vendredi 3 mars : 17h, Cinéma Le Flandria, "Caravage", présentation et discussion à l'issue de la projection par Christian Defebvre.
Jeudi 9 mars : Grégory Vroman "Chefs-d'oeuvre du musée des Beaux-arts d'Anvers"
jeudi 20 avril : Philippe Duthilleul, Lecture et projection avec accompagnement musical, "les plus beaux textes de l'histoire de l'art"

NOS SORTIES:
2023 :
Samedi 15 avril : Sortie à Roubaix - Villa Cavrois - Musée La Piscine, exposition "Aristide Maillol, La quête de l'harmonie"
Jeudi 27 avril : Sortie à Paris - Grande halle de la Villette: "Ramsès et l'or des pharaons" - Musée d'Orsay: exposition "Manet/Degas"
Samedi 6 mai :Sortie à Condé-en-Brie et Château-Thierry
Jeudi 25 mai : Un après-midi à Saint-Omer - visite du musée Sandelin
Samedi 3 juin : 11h, Hommage à Benoît de Puydt au cimetière civil de Bailleul
Samedi 24 juin : Un après-midi au Louvre-Lens - visite de l'exposition "Paysages"

NOS VOYAGES:
Du 21 au 23 mars : Voyage à Amsterdam, Leyde et La Haye : Exposition Vermeer et "Sur les pas de Rembrandt"
Du 18 au 21 septembre : Escapade bourguignonne : Visite de Dijon et de Beaune

NOTRE MECENAT

-Achat en 2004 d'un ensemble de gouaches sur papier, oeuvre du peintre japonais Manabu Kochi illustrant "Les amours du Prince Genghi", une des "Nouvelles orientales" de Marguerite Yourcenar.
Marguerite Yourcenar, née Marguerite Cleenewerck de Crayencour, était issue d'une vieille famille de notables de Bailleul et a souvent résidé dans sa jeunesse au Château du Mont-Noir tout proche. Ses grands-parents paternels habitaient Bailleul et reposent toujours au cimetière de la ville. C'est Louis Sonneville, Président des Amis du Musée de Bailleul de 1983 à 1989, qui permit à Marguerite Yourcenar de renouer avec la terre de ses ancêtres paternels, en lui envoyant à sa demeure de Petite Plaisance (Etats-Unis) des oignons de la très célèbre jacinthe bleue du Mont-Noir: la première Académicienne Française (sa robe d'Académicienne fut exposée en notre Musée) revint donc, à l'invitation de Louis Sonneville, à trois reprises à Bailleul (1980, 1982 et 1986), sur les traces de son enfance...
Manabu Kochi: né en 1954 à Okinawa (Japon), il complète sa formation en Italie et s'établit à Paris en 1981. Sculpteur, peintre et graveur, il a réussi le lien personnel entre les Arts primitifs et les courants européens modernes les plus novateurs. La philosophie, l'humour, la couleur et l'harmonie rayonnent de ses oeuvres.

-27 septembre 2006:dépôt au Musée Benoît-De-Puydt de la statue de saint Antoine le Grand (fin XVIIème, début XVIIIème siècle), à l'initiative des Amis du Musée de Bailleul, dans un souci de lui assurer une meilleure protection qu'à l'église Saint-Vaast de Bailleul.Bailleul reste en Flandre le haut lieu de la vénération de saint Antoine le Grand ( " 'n Hellige Antonius ").

-Décembre 2011: parrainage d'une nouvelle association à Bailleul: "Kerk Hof*, Mémoire de pierre à Bailleul".
Cette association a pour but de défendre et de mettre en valeur,pour la mémoire individuelle et la mémoire collective,le patrimoine dormant dans ce "musée à ciel ouvert" qu'est le Cimetière de Bailleul.
*en flamand = jardin (hof) de l'église (kerk), autrement dit le cimetière.

-Octobre 2012: le Conseil d'Administration accepte d'acheter quelques oeuvres de la récente exposition sur les céramiques (l'Enlèvement d'Hélène, pichets anthropomorphes...) afin d'élargir les collections de céramique(ancienne) du Musée De Puydt avec des oeuvres du XXIème siècle. De même, il a été décidé de remettre solennellement, chaque année, un chèque de 3.000 € au Musée, afin d'acheter ou de restaurer une oeuvre des collections.

-Décembre 2016: les Amis du Musée de Bailleul achètent pour en faire don au Musée, pour un montant de 12 520 €, un ensemble d'oeuvres dont 88 lithographies, en majorité de Louis-Léopold Boilly (1761-1845) et d'Honoré Daumier (1808-1879), et 4 oeuvres de Julien Deturck (1862-1941), artiste bailleulois.

-Juin 2019: en hommage à Benoît De Puydt, pour le 160ème anniversaire de son décès (16 juin 1859), les Amis du Musée de Bailleul font apposer sur sa tombe une plaque commémorative; les tombes de Charles Allo (1805-1886), ami de Benoît De Puydt et premier Conservateur du Musée de Bailleul, et de Edouard Swynghedauw (1836-1927), premier Directeur de l'Ecole Académique de Dessin fondée par testament de Benoît De Puydt et deuxième Conservateur du Musée de Bailleul, ont également fait l'objet à cette occasion, grâce aux Amis du Musée de Bailleul, d'une remise en état.

-Mars 2021: les Amis du Musée de Bailleul participent pour 2 000 € à l'achat d'un cabinet flamand du XVIIème siècle, de type "Assendelft": "le Cabinet du Roi Salomon". Le Musée de Bailleul sera le seul "Musée de France" à posséder ce type de meuble, prévu pour "reconstituer" et compléter le riche patrimoine en cabinets flamands légué par Benoît De Puydt. Le Musée de Bailleul possède la plus riche collection de cabinets au nord de la Seine!

NOS PRESIDENT(E)S:

-Suzanne Claeys (1975-1978)
-Odette Le Drogou (1978-1983)
-Louis Sonneville (1983-1989)
-Alain d'Esperiés (1989-1995)
-Jean Desramaut (1995-1996)
-Léon-Bernard Lotthé (1996-2004)
-Renaud Le Fèbve (2004-2021)
-Elisabeth Dubroca (depuis 2022)

LES MEMBRES FONDATEURS DES "AMIS DU MUSEE DE BAILLEUL" EN DECEMBRE 1975:

- Suzanne CLAEYS-DEKESTER,  Présidente de 1975 à 1978.

- Odette LE DROGOU- LAURAIN, Présidente de 1978 à  1983.

- Marie PLOUVIER-CHAUVIERE.

- Joseph LEGRAND, Maire de Bailleul de 1953 à 1977.

- Léon-Bernard LOTTHE, Président de 1996 à 2004.

- Antoine MUNTANNER.

- Etienne DUCASTEL.

- Roland PLATEVOET.

MEMBRE D'HONNEUR:
- Jean-Claude BOURGOT (depuis 2019), donateur.

UN DOCUMENT EXCEPTIONNEL: une visite au Musée De Puydt par Antony Valabrègue (1844-1900) extrait de "Au pays flamand" (1905) .
"Un voyageur amateur de curiosités, s'il ne tient pas à faire des achats le long de sa route et à emporter quelques reliques du passé, peut satisfaire aisément ses goûts artistiques à Bailleul. Cette ville réserve à ses visiteurs une surprise, un petit musée fort original(...). Bailleul possède une collection qui ne serait pas déplacée dans une cité plus importante.(Le Musée) de Bailleul se compose surtout d'objets d'art; c'est un petit musée de Cluny, de province.
Je ne doute pas qu'un amateur d'art n'éprouve un véritable plaisir en visitant le musée Depüydt; ce nom est celui d'un habitant de Bailleul qui a laissé à cette ville sa collection, sa maison et une somme fort importante pour fonder une école de dessin. M. Depüydt était greffier de la justice de paix et de l'état civil. Ses fonctions lui permettaient d'entrer dans les familles, d'avoir leur confiance et de diriger les ventes, lors de l'ouverture des successions. Il s'était mis à la recherche des objets curieux à une époque où l'on pouvait les acquérir presque à vil prix, et il avait eu assez souvent la main heureuse.
Le musée Depüydt, c'est là ce qui fait son charme, conserve encore l'aspect qu'il présentait quand il appartenait à un riche particulier. Il faut souhaiter que rien ne soit changé à son aménagement. Au rez-de-chaussée, on trouve la cuisine, la salle à manger, le salon formé par M. Depüydt, ainsi qu'une autre pièce dont la destination a plusieurs fois changé, et qui, d'après sa décoration, a reçu le nom de salon boisé.
La cuisine est comme une pièce modèle, faite pour montrer tout ce qu'on peut réunir de belles choses autour d'un foyer. Une haute cheminée en grès s'y élève, garnie de sa crémaillère et ornée de beaux chenets. Dans un coin, sous le manteau, est posée une petite lampe en cuivre qui est une merveille: à côté des chenets, un chien et un chat de faïence se tiennent, doucement accroupis. Des ustensiles de tout genre chargent les dressoirs, ou sont suspendus aux murs. J'ai distingué tour à tour des porte-mouchettes, des briquets, des réchauds, une bassinoire fleurdelisée, des plats d'étain dont l'imagerie naïve et populaire rappelle le décor des vieilles faïences, un mortier en bronze fondu pour un curé, d'après une inscription coulée dans le métal et qui fut peut-être le cadeau de quelque dévote.
J'ai admiré enfin une charmante plaque de faïence hollandaise, représentant un serin dans sa cage: c'est la cage que l'on aperçoit dans les tableaux de Terburg, de Jean Steen ou de Metsu. Aux bords de cette plaque et dans des médaillons se déroulent deux jolis paysages en camaïeu bleu, peints dans ces nuances adoucies qui furent chères aux fabricants de Delft.
La salle à manger est garnie de meubles à vitrines où s'étalent des ustensiles de table délicatement ouvragés, des verreries de Venise, des porcelaines du Japon, de la Chine et des Indes. Cà et là, quelques faïences de Hollande et des anciennes manufactures du Nord de la France. Bailleul a possédé, au XVIIIème siècle, des fabriques de céramique; Albert Jacquemart les a citées, tout en ajoutant qu'il ne connaît qu'un ouvrage authentique, une soupière fabriquée en 1719 et sur laquelle est inscrite une légende antifrançaise à la louange de l'empereur Charles VI. Cette pièce porte, avec le nom de Jacobus Hennekens, ces mots flamands: Ghemaeckte tot Belle (Fait à Bailleul). C'est au musée Depüydt qu'on aimerait à retrouver cette céramique du pays: il est probable que les produits de Bailleul sont confondus avec d'autres ouvrages similaires. Le décor de ces faïences paraît révéler l'imitation des fabriques de Rouen.
Dans le salon formé par M. Depüydt, j'ai aperçu un riche cabinet plaqué d'écaille; ce salon est décoré de nombreux tableaux de qualité différente, originaux et copies. J'avoue toutefois avoir été moins séduit par cette pièce où les meubles sont recouverts de lampas, et qui représente une concession au goût français, que par le "salon boisé" où tout est demeuré local et indigène. Là, un connaisseur trouvera, réunis dans un ensemble harmonieux, des meubles, des panneaux, des débris de bahuts, des fragments de crédences et d'armoires. Le salon est presque en entier tendu et plaqué de bois anciens. Plusieurs de ces bas-reliefs, quelques-uns de ces morceaux de meubles sculptés ont appartenu à des abbayes du voisinage, ou au mobilier primitif de l'église Saint-Waast. D'autres objets, trumeaux, écussons, attributs et emblèmes de profession, ont été détachés de quelques vieilles maisons démolies.
Au premier étage, une salle a été disposée en musée moderne, une autre renferme quelques tableaux anciens; mais la pièce qui excite le plus la curiosité des visiteurs est la chambre à coucher, où rien n'a été changé à l'état primitif. M. Depüydt était parvenu à réunir dans cette chambre des meubles qui n'avaient rien de banal. Il avait acheté un lit, d'un style quelque peu italien, dont le chevet et le pied sont ornés de balustres tournés en fines torsades. Le dossier du chevet est semé d'incrustations et surmonté d'un petit génie en bois sculpté. En guise de secrétaire, il avait un beau meuble Renaissance, décoré de figures emblématiques et de grotesques. Peu de meubles de repos, chaises ou fauteuils; l'ensemble conservait peut-être une certaine sécheresse; mais la composition d'une chambre à coucher n'est-elle pas l'écueil d'un collectionneur? Comment contenter le désir des commodités modernes, quand on se livre exclusivement à la poursuite des oeuvres du passé?
Lorsqu'on parcourt cette chambre, on cherche avec malice à quels détails intimes s'est arrêté le goût de notre amateur. M. Depüydt avait trouvé, non sans quelques recherches, je le suppose, une table de nuit qui n'avait rien de vulgaire, et qui était bien faite pour convenir à un collectionneur. Cet amateur modèle avait encore dans cette chambre, en guise de bonnet, une calotte brodée à pointe, à peu près semblable au prétendu bonnet de Charles Quint (?), qu'on peut voir au musée de Cluny. Il s'était abandonné à la fantaisie, on le voit, jusqu'aux dernières limites.
Dans une ville de province où l'existence est calme et retirée, un homme de goût qui se livre à l'amour des objets d'art ne tarde pas à suivre jusqu'au bout la passion qui s'est emparée de lui. J'imagine, en résumé, que M. Depüydt a dû ressentir de vives jouissances en se trouvant entouré de raretés, et en passant sa vie dans la contemplation de ces petites merveilles. Il a fait une oeuvre utile en léguant sa collection à ses concitoyens, et il a été fort généreux en leur réservant aussi sa fortune. On entrevoit, dans le musée qu'il a formé, bien des objets recueillis aux environs de Bailleul. Ces curiosités, qui se rattachent au passé de cette ville, devaient logiquement lui faire retour."

EN 1958, VISITE PAR ERNEST LOTTHE:
" Voici, dans le bel édifice qui remplace sa maison détruite, le fondateur du musée, Monsieur Benoît de Puydt. Le portrait exposé en belle place, sur la cheminée de marbre, nous donne l'impression d'être reçus par le maître de céans.
En choisissant le meilleur peintre de son pays, Bafcop, Monsieur de Puydt entendait laisser à la postérité l'image la plus flatteuse de sa personne. L'oeuvre qu'il avait accomplie, il désirait que nul n'en ignorât. Tout ce qui pouvait rappeler ses qualités et les choses qu'il avait aimées, il voulut les rassembler autour de lui. Ainsi son portrait serait comme un livre ouvert sur sa propre vie.
Ses vêtements civils endossés, il a ajusté son délicat jabot, piqué deux épingles précieuses sur son plastron; il a revêtu sa toge noire aux reflets soyeux qui le distinguait du commun et le plaçait parmi les membres du Tribunal dont il était le greffier. Ensuite, il s'est assis sur un siège à sa convenance, au milieu d'un décor composé avec soin. Un joli secrétaire à tiroirs orné de marqueteries, de plaques de métal ciselé, lui sert de toile de fond. Plus près de lui, une Madone d'ivoire, des vases vénitiens. Pour que ses mains fussent éloquentes, il a glissé entre ses phalanges une topaze brûlée et serré dans sa main gauche une figure féminine qu'il croyait, j'imagine, être née en Grèce.
Tout est prêt. La coloration du visage est excellente, les cheveux capricieux, rassemblés en boucles, retombent sur un côté du front. Une teinte châtaine tendant légèrement vers le roux. Il ne reste plus qu'à assouplir les lèvres et à donner au regard une profondeur enveloppée de douceur et de gaîté.
Tel m'est apparu, en son hôtel particulier, Monsieur Benoît de Puydt, ami des arts. Il faut le remercier deux fois: d'abord de nous avoir laissé de si belles collections, ensuite de nous avoir offert le portrait d'un homme comblé et parfaitement heureux.
En quelle atmosphère vivait-il? Ce qu'il a donné à sa ville natale, en 1859, nous le révèle: un intérieur bourgeois avec des meubles cossus et des objets rares. Il les avait trouvés un peu partout, en un temps où l'antiquaire n'était pas encore roi, et où le goût de l'ancien était peu développé. Ventes privées ou publiques, visites à domicile, il en revenait les bras chargés. Les curés reçurent plus d'une fois sa visite. Tel petit évêque en bois polychromé, telle Vierge à l'Enfant, telle croix, tels emblèmes sacrés ont appartenu à des églises.
C'est ainsi qu'ont été rassemblées les premières collections du musée. Mais depuis cent ans, les dons sont venus variés et nombreux. Par deux fois en moins d'un demi-siècle, en 1918 et en 1940, ces richesses ont failli disparaître. La prudence des conservateurs érudits a sauvé le plus grand nombre des pièces. Elles sont offertes à votre admiration. Allant d'une salle à l'autre, d'une vitrine à l'autre, au gré de vos désirs et même de vos caprices, vous pourrez visiter le musée à votre aise. Il n'est pas divisé en sections. Un romantisme de bon aloi préside à la distribution des objets.
Il vous sera loisible d'examiner ces meubles à bijoux, imaginés par l'Italie et que la Flandre a imités en y mettant sa marque. En bois d'ébène, en palissandre, en bois des îles, ils présentent sur leurs portes de gracieuses peintures champêtres ou galantes. Leurs multiples tiroirs sont ornés d'écaille, de cabochons, d'onyx ou de lapis-lazuli. Il en est même qui possèdent des cachettes si habilement dissimulées que le propriétaire ne parvient pas toujours à en retrouver le secret.
Peintures, gravures, dessins, tapisseries, comme celle des Etats de Flandre portant les armoiries du roi de France et de Navarre, passeront tour à tour sous vos yeux. L'industrie bailleuloise vous livrera de beaux exemplaires de ses travaux: dentelles, plats, assiettes ou vases de faïence. On a joint à ceux-ci, pour une étude comparée, des faïences de Delft aux bleus inimitables, des Strasbourg, des Saint-Omer, que sais-je?
La salle rustique, fidèle reproduction d'un intérieur flamand, vous amusera: sa grande cheminée où pend la crémaillère, ses chenets, les fauteuils où la bonne vieille pouvait se reposer..."au soir à la chandelle assise auprès du feu, desvidant et filant", comme chantait Ronsard.
Ne manquez pas de jeter un coup d'oeil sur le rouet, sur le carreau de la dentellière, sur la petite chapelle portative, sur les ustensiles qui décorent une étagère, et sur cette sorte de banjo en cuivre que l'on remplissait de braises rouges pour bassiner le lit. Mais voici que j'abuse de votre patience et que j'enlève à votre visite le charme de la découverte."

Les musées

Musée Benoît De Puydt

24, rue du Musée De Puydt
59270 – Bailleul
www.musee-bailleul.fr