Signature de la convention Ville d'Art et d'Histoire - Gaillac le 4 avril 2018
Allocution Alain Soriano, maire-adjoint chargé de la Culture et du Patrimoine
"En préambule à mon intervention, il me tient à cœur de saluer les personnalités qui honorent de leur présence cette signature de la convention Ville d’art et d’histoire, entre l’Etat et la commune de Gaillac. Monsieur le maire les a désignées avant moi, permettez-moi ne pas y revenir.
Porter un dossier VPAH est à la fois une passion, un honneur et un travail d’équipe.
Incontestablement une passion pour cette terre occitane où les pins parasols scandent l’horizon de leur forme tutélaire, où la vigne s’étale embrassée par un soleil généreux. Passion pour cette ville millénaire établie dans un méandre du Tarn, héritage légué par les moines bénédictins. A partir du Xe siècle, ils ont grandement participé au développement de la cité et de son vignoble, façonnant au fil des siècles le paysage vallonné des coteaux.
Avec la brique foraine tirée de l’argile des rives, les moines ont élevé vers le ciel les bâtiments abbatiaux qui, au soleil couchant s’enflamment épaulés par le port et le quartier de la Portanelle. Image somptueuse qui traverse le temps et sublime l’émotion. Au second plan, le clocher de l’église Saint-Pierre surveille avec tendresse les quartiers blottis autour de l’ancienne porte d’entrée de la ville. Tout près, la tour Pierre de Brens s’impose par son architecture Renaissance, aux gargouilles provocantes. Plus loin, la place du Griffoul offre l’hospitalité de ses couverts, de sa halle, et l’élégance de sa fontaine du XVIe siècle. Il faut se perdre dans la vieille ville aux rues tortueuses jalonnées de maisons à pans de bois et d’hôtels particuliers dissimulés au regard. La tour Palmata, même écrêtée, se hisse au-dessus des toits, ouvre ses fenêtres géminées pour nous accueillir dans une salle de garde décorée de rares peintures civiles du XIIIe siècle : des chevaliers s’affrontent dans un tournoi, d’autres partent pour la guerre. Dans les faubourgs, la commanderie Saint-André, dans un ordonnancement classique, impose sa présence et conserve encore le tour des enfants abandonnés. L’architecture néoclassique du XIXe siècle fédère les bâtiments de la place d’Hautpoul dans ce quartier sorti de terre à la même époque. Enfin, véritables joyaux du XVIIe siècle, le parc et le château de Foucaud, musée des Beaux-Arts qui, dès le mois de juillet, va accueillir l’exposition exceptionnelle des Trésors du musée d’art de Pékin.
Huit monuments classés, sept inscrits, de nombreux sites classés bientôt protégés par une AVAP dont nous attendons avec impatience qu’elle passe à la prochaine commission régionale du patrimoine et de l’architecture.
Gaillac fille du coq, ton histoire se lit sur les plaies de tes briques.
Néanmoins l’architecture contemporaine a su trouver une écriture en harmonie avec le passé. Le collège Albert Camus, œuvre de Taillibert, premier collège ouvert de la région, en est la preuve tout comme l’agrandissement du lycée Victor-Hugo ou le marché couvert.
L’environnement paysager lui-même, à travers les coulées vertes le long des ruisseaux, les sentiers de l’Hortalisse, la mise en valeur des rives et du port, la protection des coteaux habillés de vignes, constituent un poumon rafraîchissant.
Une passion mais aussi un honneur de transmettre cet amour du patrimoine aux habitants, patrimoine qui leur appartient mais dont parfois ils ne mesurent ni la beauté ni la richesse. Il est un bien commun, les racines qui nourrissent l’arbre. Il faut le préserver, le restaurer. D’ores et déjà les scolaires, de nombreuses associations, des particuliers, sont invités à découvrir les quartiers anciens afin de renouer avec leur histoire. Ils deviennent ainsi les ambassadeurs de leur ville à l’instar des Amis des musées et du patrimoine de Gaillac. L’amour du patrimoine en partage, quelle mission exaltante où se retrouvent toutes les générations, où le lien social se tisse et s’affirme autour d’un même héritage. Les touristes sont également sollicités pour des rencontres privilégiées. Ils sont très touchés par l’accueil qui leur est réservé. Ils suivent avec beaucoup d’intérêt les circuits préparés à leur intention, toujours ravis de leurs découvertes. Les visites se terminent naturellement dans le vignoble, élément incontournable de notre identité.
Un honneur également de fédérer une équipe pluridisciplinaire : patrimoine, culture, urbanisme où ma collègue Dominique Hirissou a mené de main de maître le dossier AVAP, éducation, tourisme, sport, vie quotidienne, politique de la ville, une équipe au sein de laquelle Bertrand de Viviès, conservateur en chef des musées et du patrimoine de Gaillac, a été très actif.
Passion, honneur mais aussi véritable travail d’équipe où pendant ces trois années de montage du dossier, notre enthousiasme n’a jamais été défaillant, le doute ne s’est jamais insinué dans nos esprits. Avec ferveur et obstination, nous avons tenu le cap, accrochés à la barre. Soutenue par Monsieur le Maire gagné à notre cause, notre équipe a su s’adapter, avancer pas à pas avec le concours des techniciens en charge du projet : Marie Ruffel d’abord puis Thomas Bert à qui revient le mérite d’avoir bouclé le dossier parfois dans des conditions délicates.
Je tiens à remercier la DRAC, M. Roturier, directeur de la région Occitanie, M. Dupuy, chargé il y a quelques temps encore des labels à la DRAC de Toulouse. Ils ont été sensibles à notre passion du patrimoine, à notre ardeur à le préserver et le promouvoir comme en témoignent la mise hors d’eau hors d’air de l’abbatiale Saint-Michel en cours d’achèvement, et l’aménagement des réserves mutualisées des trois musées de la ville. Sensibles également à notre volonté de l’animer car l’attractivité d’une ville se mesure à la richesse de son patrimoine qui nourrit le tourisme et porte l’économie.
Je remercie également le président de l’ancien PETR Paul Salvador, aujourd’hui président de l’agglo Gaillac-Graulhet, qui a su voir que nous étions les mieux à même de porter le dossier et d’obtenir le label. Notre réussite lui a donné raison. Merci aux élus, chefs de services et agents, municipaux, départementaux et régionaux, à Patrick Gironnet et à l’UDAP qui, tous, se sont impliqués dans le projet.
Je les associe à notre légitime fierté d’avoir obtenu ce label d’excellence. Nous saurons nous en montrer dignes. Notre label Ville d’art et d’histoire, reconnaissance de nos efforts, rayonnera sur le territoire qui, à son tour, pourra en tirer avantage."